🧭 Introduction

 

Il y a des mots qu’on prononce facilement devant les enfants : “bonjour”, “bravo”, “fais attention”, “dépêche-toi”.
Et puis, il y a ceux qui restent coincés quelque part entre la gorge et le cœur.
“L’argent”, souvent, fait partie de ces mots-là. Tabou pour les uns, source de tensions pour d’autres, l’argent se glisse dans les conversations familiales à pas feutrés.
Ou ne s’y glisse pas du tout. Et pourtant…
L’argent, nos enfants en croisent les représentations dès les premières sorties en famille ou pour certains à travers les vidéos YouTube Kids.
Ils le voient, l’interprètent, l’imaginent souvent seuls, face à un écran.

 

🌍 L’argent qu’on montre, l’argent que l’on tait

 

Aujourd’hui, les réseaux sociaux ont brouillé les lignes.

Ils donnent à voir des billets en éventail, des “unboxings” de luxe, des histoires de fortunes éclairs, des promesses d’indépendance financière à 19 ans.
Mais ils ne disent rien du budget, du travail invisible, de l’origine des inégalités.
Ils parlent de “réussite” sans expliquer les règles du jeu. Et dans cette cacophonie numérique, le silence parental même involontaire devient un vide interprétable. L’enfant regarde. Il compare. Il projette. Et parfois, il en déduit que l’argent se mérite… mais ne s’explique pas. Ou pire : que ceux qui n’en parlent pas n’en ont pas. Ou qu’ils ont honte. Acculturer à ces notions de la vie courante devrait être un devoir. Protéger les jeunes de l’endettement précoce, de l’oppression financière, mais aussi, montrer l’importance d’utiliser avec précaution l’argent et ses déclinaisons, sont des actes forts pour accompagner les plus jeunes dans le monde de demain. C’est tout simplement avoir un sincère et authentique impact positif pour notre société.

 

📚 Ce qu’en disent les livres et la pédagogie

 

Heureusement, certaines voix nous aident à sortir de cette impasse.

🔹 Claude Combet, dans “L’argent expliqué aux enfants”, invite à nommer les choses simplement, sans édulcorer ni dramatiser.
🔹 Catherine Gueguen nous rappelle que l’enfant a besoin de repères pour penser, pas de règles à suivre aveuglément.
🔹 Et dans Les Explorateurs Financiers (chez Ditami), j’ai voulu créer un pont entre fiction et transmission, pour que les enfants puissent apprendre à poser leurs propres questions pas juste à mémoriser des réponses.

 

💡 Ouvrir un espace, pas donner une leçon

 

Parler d’argent avec ses enfants, ce n’est pas leur transmettre des “valeurs de riches”.
C’est leur donner des repères de vie, des clés de compréhension pour décoder le monde qui les entoure. C’est leur apprendre : qu’un achat a un coût… mais aussi une valeur d’usage ou d’émotion. Le travail se monnaye, mais il ne définit pas toute une vie on peut gagner moins et vivre bien. Et surtout, que l’argent n’est ni bon, ni mauvais : il est un outil.
Un outil à manier, à questionner, à transmettre et non à brandir. Comprendre qu’avoir de l’humilité lorsqu’on découvre et apprend l’argent ne peut être que créateur de valeur. Pour autant, ses sujets devraient être partagés, échangés, présentés assez tôt dans notre éducation afin qu’avec la maturité grandissante de chacun cela porte ses fruits.

 

✨ Alors, que reste-t-il à faire ?

 

Peut-être juste oser ouvrir la discussion.
Oser répondre “tu veux savoir ? viens, on en parle.”
Oser dire “je ne sais pas tout, mais je peux t’expliquer ce que je comprends.” Ce n’est pas une conférence. Ce n’est pas une leçon.
C’est un dialogue, une trace, un moment partagé.

Parce que si nous ne parlons pas d’argent à nos enfants, d’autres le feront à notre place.
Souvent plus tôt qu’on ne le pense.
Souvent sans nuances.

 

Et vous ?

 

Quel souvenir gardez-vous de vos premières discussions sur l’argent ?
À quel moment avez-vous compris ce qu’était un budget, un salaire, un virement automatique ? Et vos enfants que voient-ils ? Que comprennent-ils déjà ? Ecrivez-nous

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